Je la ressens comme si c’était hier.
Cette sensation enveloppante, un câlin doux et généreux.
Je me souviens m’être réveillée ce matin-là sans savoir où j’étais. Vous savez cette impression où vous vous endormez tellement profondément que votre inconscient vous rappelle que vous n’êtes pas chez vous.
Je me souviens avoir parcouru la High Line et qu’il faisait bon.
Je me souviens avoir rejoint une queue dans Washington Park sans savoir ce que j’allais trouver au bout. Puis il s’est mis à pleuvoir pendant que je cherchais online. J’avais une casquette et un pull sur la tête, mais je ne voulais pas quitter cette file car personne ne cédait sa place. Parapluie ou non. Après une bonne heure d’attente, je découvre NY Dosas et je déjeune sous un abri de vélos avec des inconnus.
Je me souviens être arrivée au Moma à 18h en découvrant que les visites étaient gratuites le vendredi soir. Il y avait encore du monde, c’était encore un peu bruyant, j’avais besoin d’être dans mon monde. J’étais ravie de pouvoir mettre mes airpods achetés la veille, et que Jacob Banks puisse m’accompagner dans cette visite.
Je me souviens de l’excitation qui montait au fur et à mesure que je montais les étages. J’étais impatiente de voir ce tableau. Je n’avais pas besoin de prendre l’avion pourtant, il existe des versions ici, à Paris même. Je ne saurais expliquer cette impatience.
Je me souviens d’avoir été happé dès que je l’ai vu. Entraperçu d’abord, en me faufilant parmi la foule qui quittait la salle. Une sensation vertigineuse, j’avais besoin de m’asseoir. Et sentir instantanément une émotion forte, chaude, m’envahir, et des larmes. Un réconfort. Une sensation enveloppante, un câlin géant, doux et chaud à la fois. Je ne sais pas combien de temps j’étais restée dans la salle. C’est en laissant mon mental reprendre le contrôle que je me suis aperçue que j’étais seule dans la salle.
Je me souviens être sortie du Moma légère, et confiante.
En immersion :